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Le jour où j’ai joué avec ma vie

J’ai joué petite, beaucoup. Peu avec des jouets à proprement parlé. Je jouais davantage avec mon esprit, ma tête foisonnait car entre autres, l’ennui habitait notre appartement. Surtout le mercredi après-midi quand les copines avaient leurs activités. Je ne m’inventais pas des vies avec mes poupées, la mienne s’inventait en moi au fil de mes pensées fulgurantes.

grilsvison Je me souviens d’un jour, j’étais devant la télé du salon, je regardais les pubs… et j’ai rigolé, beaucoup, spontanément. Ca a fait tilt ce jour là ! J’étais assise au sol, sur le tapis, les jambes croisées en lotus, et cette pensée m’est venue « Il y a quelqu’un qui a conçu cette pub, tu ne le vois pas, il ne te connait pas, mais il te fait rire. » La seconde d’après je me suis dit « Un jour, je ferai la même chose ». J’avais 6 ans. Il m’a fallu quelque années pour mettre un nom sur ce métier: c’était publicitaire. A 14 ans, mon jeu continuait car j’avais eu l’opportunité de faire une semaine de stage en agence à Paris, dans un cadre magnifique. Je me suis tellement amusée, c’était comme une récréation ! Tout était parfait pour moi. J’ai conçu des fausses annonces, participé à des réunions, vu mes premières retouches sur photoshop… Le vendredi de fin de stage, je rentrais chez moi et dans le métro, j’ai pleuré de joie avec au fond de moi, une détermination sans faille pour faire ce métier. A 21 ans, je suis embauchée comme conceptrice-rédactrice à Nantes. Et j’ai créé, créé, avec des hauts et débats. J’ai changé tous les 4 ans à peu près d’agence, et je suis arrivée par une suite de synchronicités chez LOOM. Et là, dès les premiers mois, je me suis rendue compte que je vivais mon rêve de petite fille. Je m’amusais et mes pubs faisaient rire ou réagir. Au bout de 6 mois, dans cette agence au cadre magnifique, avec des collègues enthousiasmants, des clients collaboratifs et un directeur de création parfait, une nouvelle pensée fulgurante et décisive est passée « C’est le top ici. Ce sera ma dernière agence ». Je n’avais pas compris cette pensée mais la petite fille qui avait été derrière son écran TV et l’adolescente en stage d’observation à Paris, elles savaient. Le jeu, enfin, cette partie là, s’arrêtait avec beaucoup de plaisir. Il n’y avait pas plus d’enjeux.

Je me souviens d’un autre jour, où j’étais appuyée contre mon lit et mon ennui, à regarder la ciel bleu par la fenêtre de ma chambre. Nous habitions au 7ème étage, dans la 15ème arrondissement, j’avais vue sur les toits de Paris et un bout de la tour Montparnasse. A ce moment là, j’habitais pleinement ce temps vide, ce temps où ni ma mère avec ses tâches ménagères, ni ma sœur avec ses préoccupations d’adolescente ne me dérangeaient. Je rêvassais…quand cette pensée, aboutissement de plusieurs autres, est venue me frapper : « J’ai 10 doigts. Je peux conquérir le monde comme Alexandre le Grand seulement avec mes 10 doigts ». Je regardais avec intensité mes paumes de main. Je sentais de l’exaltation, un flux me parcourir et je souriais. J’avais 8-9 ans. Quelle pensée énigmatique ! C’était quoi le jeu ? Il m’a fallu entrer les deux pieds et deux mains dans ma formation en kinésiologie pour comprendre. C’était lors d’un stage appelé « Cercle de vision ». J’ai reconnecté, en m’amusant, à cette part d’Alexandre le Grand, à ce souvenir de mains… Et j’ai saisi l’idée ! Mon terrain de jeu, c’est la kinésiologie. Les règles : utiliser mes mains pour tester une personne et l’aider quelque soit son origine ou sa langue. Jusqu’où c’est possible de pratiquer : le bout du monde !

10388061_10152984425118493_6451800299604046996_nChers et chères vous qui me lisez, je suis en plein dans le jeu. Je joue cette partie qui commence et qui me fait rêver à communiquer mon approche ici et là, des États-unis en passant par le Maroc, de l’Australie à pourquoi pas la Scandinavie. Qui sait ? Ma chandelle intérieure en vaut sûrement le jeu !

 

J’avais 5 ans. C’est encore très clair dans mon esprit. Je jouais pour le coup avec des poupées, et il me semble que j’étais devant un miroir. Je me suis dit « Ah, ça doit être triste de ne pas avoir d’enfants. C’est dur de vivre sans ». Et cette pensée résonnait fort et je me la répétais souvent à cette époque. Va comprendre, Charles ! Ma mère était assistante maternelle, alors, des petiots, il y en avait beaucoup autour de moi, 5 jours sur 7. Seulement, cette pensée m’est revenue comme un boomerang quand moi-même j’ai mis en place une stratégie militaire pour AVOIR un enfant. Et oui, ma pensée, croyance était devenue quasi prophétique et là, il n’était plus question de jeu. Sauf le jour où… j’étais de passage à Paris, chez mon frère, seule un sla_verreaux_sifakaamedi après-midi, à regarder la chaine Planète. Il y avait un documentaire sur la reproduction chez les Lémuriens. Riez, riez… car il m’a suffit de voir ce documentaire pour qu’en rentrant chez moi, quelques semaines après, je tombe enceinte ! Les lémuriens m’avaient détendue avec la question. Une femelle ne met bas qu’une seule fois tous les 2-3 ans et la saison des amours, c’est une fois dans l’année pour eux. Pourquoi alors me mettre tant de pression quand moi j’ovule tous les mois ! J’ai ris. Seulement voilà, même après avoir goûté à cet esprit de jeu et légèreté, j’ai continué à prendre trop au sérieux cette pensée « ne pas avoir d’enfants, ça doit être triste ». J’ai fait une fausse couche et retomber enceinte a été plus que compliqué pendant un an.

Pourquoi ces exemples ? Pour trois raisons, mais il pourrait y en avoir plus 😉

  1. Ces flashbacks m’amènent à me demander: De quoi je rêvais enfant ? Quel est le talent, les talents, qui me nourrissaient et me rendaient plus grande de coeur et d’esprit que mon âge ne laissait supposer ? Quelles « visions » j’avais à cette époque ?
  2. Mes pensées créent ma réalité: devenir publicitaire, parcourir le monde juste avec mes 10 doigts, ne pas avoir d’enfants… Je suis à chaque instant la créatrice du monde dans lequel je vis. Mes pensées et mes mots en sont le reflet. Les évènements qui surgissent, les personnes et les relations qui se tissent dans ma vie en sont le miroir. Tout est là pour moi et par moi.
  3. Quand je repense à la vie de la petite que j’étais, des images « tristes » peuvent apparaitre: solitude, faire le ménage, être obligée de partager mes affaires et ma chambre avec d’autres enfants qui ne sont ni mes frères ni mes soeurs, voir ma mère trop occupée, la TV en boucle… Mais dans ces mêmes espaces, il y avait intérieurement des moments de grâce ! Des instants de pure jouissance avec moi-même et là je me revois: bouiner en laissant voguer ma créativité seule dans ma chambre (et non plus la solitude), me raconter des histoires en faisant le ménage, jouer avec ces enfants qui étaient comme mes frères et mes soeurs, faire un câlin de jambe à ma mère occupée dans la cuisine, regarder la TV et rire. De chaque évènement de mon enfance, je peux avoir des perceptions différentes. Il n’y a pas une seule étiquette à mettre, « heureuse » ou « malheureuse ». Quand je vais dans le détail de l’image, je retrouve en cette petite fille, à l’intérieur d’elle-même, une vie bouillonnante, un élan, une magie, des désirs à la pelle, des fantasmes. Il y a de l’insouciance, du rire, de la clarté, et même de la folie chez cette petite Sabah. Parce qu’elle était sûrement connectée à une chose simple aux sens profonds et multiples.

Et si jouer était la solution pour transformer une perception difficile ? Et si on allait plus loin encore, en considérant que TOUT, le bon comme le mauvais, le noir comme le blanc, le joyeux comme le triste, ce qu’il y a d’ « a-mère » ou à « père-dre » dans nos relations, notre boulot, notre quotidien…n’était qu’un jeu ?

Je vous invite à vous amuser de vous-même, de ce qui vous challenge, malmène, freine… La vie est un grand JEU/JE, dont nous sommes à la fois les créateurs et les joueurs. Tout ce qui est sérieux, ou à prendre au sérieux mérite qu’on en rigole. Tout ce qui représente un enjeu mérite qu’on en joue. Tout ce qui est grave-lourd-important-impératif, nous demande d’aller y voir la légèreté et de prendre notre temps. Tout ce qui est mort nous amène à la vie ! Tout ce qui nous bloque dans la peur mérite beaucoup d’amour.

Enjouez-vous de la vie (dans tous les sens du terme) ! Je nous et vous souhaite le meilleur à chaque pensée. Allez, j’ai une préoccupation en ce moment sur le feu, je vais la mettre en jeu 😉

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