Voici une question qui m’a été posée en séance par une cliente, un an après une fausse couche. Comment ne pas idéaliser ce qui n’est pas et pourquoi continuer à se faire souffrir avec ? Le silence est entré en moi…cette question m’a laissé sans réponse pour ne pas dire sans voix. Je me suis rendue compte qu’elle résonne en moi, personnellement et aussi en tant qu’accompagnante en développement personnel. Comment effacer les images de vie heureuse avec un bébé dans les bras quand ça n’existe pas pour soi ? Comment continuer à aimer son quotidien quand on s’est rêvé autrement, mieux, dans l’assurance que ce serait beau et bon si… ? Comment ne pas en souffrir quand on s’est cru/vu « si proche » du rêve réalisé ? Comment accepter que « ce rêve parfait » nous soit refusé à NOUS (alors on se sent victime du Grand Tout appelé Univers, Dieu ou Autre) quand il parait si simple et accessible pour d’autres ? Tous les sujets peuvent être concernés : l’amour, la relation de couple, donner la vie à un enfant, l’argent, la stabilité professionnelle, l’épanouissement… La question se pose et me pose. J’observe, là, depuis le début d’année environ, qu’il y a un conflit entre mon choix de croire et nourrir mes rêves et celui d’accepter ma réalité sur l’instant. Nourrie profondément par les effets positifs de la loi d’attraction, j’ai posé des rêves vibrants en moi qui ont germés et sont devenus des faits de ma vie réelle. J’ai ainsi rayonné la plénitude, la satisfaction, l’assurance que la vie est magi-fique. Voici ma philosophie : Depuis de nombreuses années, la transformation positive, la résilience m’inspirent, m’animent comme vous pouvez le constater avec ce blog. Ce qui est un obstacle, une contrainte devient un tremplin de transformation. De l’ « échec », j’en suis ressortie à plusieurs reprises « victorieuse », grandie, renforcée. Je m’avoue très peu souvent vaincue en amour, amitié, professionnellement (sauf pour le sport…haha ! J’avoue). Je suis branchée sur le mode « solutions » même si ce sont de plus en plus de solutions inspirées, provenant de méditations ou de visualisations… Mais pourquoi continuer à idéaliser, chérir ce qui n’est pas là, et surtout si ça se vit en souffrance ? J’ai touché du doigt un joli rêve qui s’est effondré en quelques semaines chrono. En juin 2011, idem. Je sens qu’au moment où cet évènement précieux se jouait, moi, je le vivais dans ma tête aussi. A coller les morceaux avec l’image idyllique que j’en avais. Ca devait ressembler à mon grand plan ! Et la frustration, telle une torture est arrivée. Distorsion entre le rêve et ma réalité sur l’instant. Quand j’ai commencé à sentir les tensions, les crispations… j’ai cherché soit à étouffer les sensations (en 2011) soit à trouver des solutions en moi. J’ai fait de mon mieux pour libérer le stress émotionnel et voir les résonances avec mon passé (j’applique sur moi ce que je prodigue à mes clients). J’ai discuté beaucoup avec ma soeur pour analyser, voir autrement…Bref, je n’ai pas lâcher et surtout, je ne me suis pas lâchée la grappe. Et parfois ça m’a aidé et parfois, les difficultés revenaient, ma frustration grandissait. Et j’étais encore en mode « solutions » pour que le rêve colle à ma réalité. « C’est absolument merveilleux de transcender nos peurs et de gravir nos montagnes intérieures, bien sûr. Mais c’est merveilleux seulement si ça nous fait du bien » Que diriez-vous de vous libérer du besoin de changer, quand le prix à payer est trop élevé ? » Marie-Pier Charron Le proverbe « Ce qui ne te tue pas, te rend plus fort » m’a construite. Avant ma quête de sens personnelle, j’étais dans un rapport de force avec les limites, les obstacles, les difficultés. J’appelle ça « le mode guerrière ». Depuis 4-5 ans, c’est l’amour et le pardon qui m’aident à transcender ce qui m’arrive de difficile. Et le TEMPS ! Sur la voie de la guerrière pacifique ? Cependant, aujourd’hui, je suis à bout (et au bout) d’un fonctionnement, je le sens bien. J’ai en quelques semaines, « perdu » l’homme qui avait déclenché ce coup de coeur dont j’ai témoigné dans l’article précédent (il est parti vers d’autres contrées) et « perdu » une amie chère qui s’est suicidée par pendaison. J’ai la rage ! Là, oui. Je suis en train d’apprendre une nouvelle leçon, qui n’est ni lutter ni accepter par la force d’amour mais ABANDONNER. Oui, le mot est lâché. Abandonner… Ne plus idéaliser ce qui n’est pas mais s’abandonner à ce qui est. Ne rien décider, ni changer, ne pas trouver de solution, ne pas chercher à modifier… juste (et là ce mot devient une montagne pour moi… « juste ») abandonner, laisser faire, ne pas savoir, laisser la vie, le temps ajuster les choses et avancer. Oula ! La femme dynamique, proactive, moteur a les neurones qui chauffent avec cette expérience. Et pourquoi pas lâcher Sabah ? Et pourquoi pas plonger dans l’expérience de l’instant sans la juger, la calibrer, l’analyser, la classifier d’après mon passé et mes aspirations futures ? Et si le meilleur pour moi était de dire un vrai OUI quoi qu’il arrive, quoi qu’il se présente à moi ? Là, chers lecteurs et chères lectrices, de nombreuses peurs frappent à ma porte. Et le processus se vit en moi… Les questions restent ouvertes et je partage avec vous le fait que j’expérimente. J’ai lu un article de Marie-Pier Charron qui traite très bien de cette nouvelle leçon de vie : Et s’il fallait « juste » abandonner ? Il y a probablement des peurs ou des blocages dont vous essayez de vous défaire depuis longtemps, sans grand succès. Vous ne savez pas trop comment y arriver, et vous essayez tout de même courageusement, mais rien ne semble fonctionner. Votre libération n’arrive jamais à la cheville de votre frustration. En fait, le sentiment d’échec et d’impuissance pèse encore plus lourd que le problème dont vous souhaitez vous libérer. Voici une option que vous n’avez peut-être pas osé considérer : abandonner. Oui, simplement